Les hydrocéphalies de l’enfant constituent un problème de santé publique, malgré l’évolution de la neurochirurgie dans notre pays. Les objectifs étaient de déterminer les modalités de prise en charge, les limites des indications (hydrocéphalies majeures, hydranencéphalies), sur la technique et les particularités des patients opérés.

Il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive portant sur 187 enfants opérés et suivis pour hydrocéphalie entre 2010 et 2017 dans notre service. Les résultats ont été analysés sous SPSS v. 17. Deux cent quinze interventions ont été réalisées. L’âge moyen était de 2 ans et 57,1 % étaient de sexe masculin. Les enfants provenaient de Bamako dans 58,3 % des cas. Le niveau socio-économique était bas chez 33,7 % des patients. L’étiologie était le plus souvent malformative congénitale (70 %). Le briefing était systématique avec la famille (cas ayant un pronostic défavorable), mais la demande restait forte pour l’intervention. L’évolution de nos patients a été favorable en postopératoire dans 95 % des cas, avec 57 % de perdus de vue à un an.

Nous comparons nos données avec celles de la littérature. Trente pour cent de nos patients ont bénéficié d’une prise en charge sociale et de shunts fournis par des ONG. Parmi les particularités, nous avons noté : la problématique de l’indication chirurgicale parfois limite (hydranencéphalies, état clinique, neurologique), la méconnaissance et les croyances mystiques, le mauvais suivi de la grossesse, le niveau socio-économique, la consanguinité, le retard de prise en charge, le manque de parallèle entre les données radiologiques et le développement psychomoteur, les problèmes techniques.

Il est nécessaire d’améliorer le diagnostic prénatal, le suivi des grossesses, la vulgarisation des connaissances sur la pathologie (agents de santé, population++++), la prise en charge précoce en milieu spécialisé et la réflexion sur l’indication opératoire (basée sur des critères adaptés à notre contexte).